Le projet : proposer une méthode pour repenser l’aménagement en zone inondable et redynamiser une zone d’activité
Comme une arche de Noé, le Parc du Confluent continue à vivre pendant la catastrophe et contribue à faire renaître la vie… Il change de visage. La darse devient un lieu stratégique pour stocker le matériel des entreprises. Les principaux accès sont hors d’eau et les pontons et plateformes qui agrémentaient le site permetent d’accèder aux stocks. La SAM continue son activité en circuit court avec Derichebourg. Les produits finis sont transportés par péniche et rail jusqu’au quai de chargement Haropa. Des camions prennent le relais et rejoignent l’A5, permettant aux entreprises BTP d’exporter les matériaux de construction nécessaires à la relève de l’Ile de France. Pendant ce temps, les habitants du faubourg St Maurice trouvent du soutien dans la nouvelle halle nourricière muée en hébergement d’urgence…
Ce récit permet au Pays de Montereau de créer une Association Foncière Urbaine de Projet, d’instaurer un périmètre de projet, de remembrer le foncier existant et de partager le coût des investissements entre la puissance publique et le secteur privé. Par cette vaste opération de renouvellement urbain, le parc d’activités redevient visible et offre un nouveau climat d’implantation.
Une crue majeure de la Seine peut arriver n’importe quand et coûter très cher au Pays de Montereau : 20 fois plus que ce qui a pu être constaté les 25 dernières années… La prise en compte du risque centennal est obligatoire pour réduire la vulnérabilité du territoire mais ne doit pas freiner l’implantation des entreprises. Le surcoût lié à l’inondation est réel. Racheter le prix du foncier ne suffirait pas à le compenser. Il faut d’autres arguments pour attirer les entreprises : des services mutualisés, une animation, la perspective de circuits-courts… Et aussi démontrer qu’il est possible d’obtenir rapidement un permis de construire !
A la fois espace mutualisé dédié aux relations inter-entreprises et au développement de filières, et centre de crise pendant la crue, la Maison du Confluent est aussi un «catalogue» des choix possibles dans le rapport à l’eau et au sol pour s’implanter ou s’étendre : pilotis, plancher mobile, talus, immergé, jetable,…
Les aménagements proposés sont frugaux, pensés au minimum nécessaire pour renouveler l’attractivité du site tout en réduisant sa vulnérabilité : de nouveaux bâtiments résilients aux « portes d’entrée du site », deux sections de voirie réhaussées, une zone de compensation mutualisée dédiée au maraîchage, un parc entre la Seine et les étangs offrant la possibilité à l’eau de trouver un nouveau chemin, des peignes de végétation redonnant accès à la darse…. Cette nouvelle stratégie d’aménagement permet aussi de désimperméabiliser, recréer des porosités écologiques, créer de nouveaux usages, diversifier les fonctions, augmenter les parcours et relier le parc d’activités à l’offre existante de loisirs et à la ville.
Il est urgent de repenser la rénovation urbaine des espaces productifs en zone inondable par le projet et pas uniquement la règle. Or le projet commence par un récit. Nous proposons de fonder tout projet d’aménagement en zone inondable sur le récit de la crise.